La tourbière Joncas
Au cœur de la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universitaire au monde, les sentiers de la tourbière Joncas vous offrent un parcours de 1,3 km. Découvrez l’histoire, la biodiversité et les découvertes scientifiques de ce site unique.
Un voyage au cœur de l’histoire et de la biodiversité de la Forêt Montmorency
Objet de recherches et d'expériences en sciences forestières depuis plus de 50 ans, la tourbière Joncas est un trésor d’histoire qui raconte le passé de la Forêt Montmorency.
La tourbière conserve la mémoire du territoire depuis près de 12 700 ans. L’étude des grains de pollen et des débris végétaux accumulés depuis la dernière glaciation a permis de reconstituer l’histoire des lieux. Il s’agit de la plus ancienne archive naturelle postglaciaire connue des Laurentides.
Ce secteur de la Forêt Montmorency est également un témoin précieux de pratiques forestières jadis largement répandues. La prairie humide que l’on observe aujourd’hui porte les marques des activités de drave qui se sont déroulées vers 1940.
Si les tourbières abondent au Québec, la tourbière Joncas se distingue : elle est l’une des rares à se trouver dans la Forêt Montmorency, où le relief montagneux limite leur présence.
Se rendre à la tourbière
La tourbière Joncas se situe dans la Forêt Montmorency accessible au kilomètre 103 de la route 175. Pour accéder au site, il suffit d'emprunter le chemin Belvédère au kilomètre 103 de la route 175 et de suivre les indications. La tourbière est accessible en voiture de juin à octobre (selon les restrictions de fermeture des chemins forestiers associées aux conditions climatiques). Dès le 24 octobre, informez-vous auprès de l'adresse operations@fm.ulaval.ca afin de vous assurer que l'accès à la tourbière est possible.
Ce projet a pu être réalisé grâce au soutien de la Fondation de la faune du Québec et son partenaire financier Hydro-Québec par l’entremise du Programme Hydro-Québec pour la mise en valeur des milieux naturels, ainsi qu'avec l'appui du ministère des Ressources naturelles et des Forêts. S'y ajoute le soutien important de nombreux diplômés et amis de la Forêt Montmorency.
Une diversité remarquable
Malgré sa superficie modeste, la tourbière Joncas offre une large palette des habitats des tourbières, avec la flore correspondante. Mares, tapis flottants de sphaignes, tapis fixés occupés par des éricacées, buttes et creux, épinettes noires isolées érodées par les vents d’hiver, forêt d’épinettes noires sur tourbe… le tout est bordé par un liséré discontinu d’aulne rugueux autour de la vallée.
La prairie humide et la tourbière abritent une végétation caractéristique. On y retrouve notamment des graminées (famille des Poacées) et des laîches (famille des Cypéracées).
Des souvenirs de la drave
Durant les années 1935-1940, la vallée du Ruisseau des Cascades était occupée par un plan d’eau sur lequel on empilait l’hiver des billes de bois. Au printemps, les barrages du lac Joncas et de la vallée en aval étaient ouverts, provoquant des crues soudaines qui entraînaient les billes jusqu’à la rivière Montmorency. Encore aujourd’hui, le sol de la prairie recèle des billes perdues et des débris d’écorce, témoins de cette activité révolue. La tourbière Joncas a toutefois été épargnée par les inondations.
La vallée du Ruisseau des Cascades est dite perchée parce qu’elle se situe plus haut que la vallée principale de la rivière Montmorency. Formée il y a des dizaines de millions d’années, elle a été légèrement remodelée par les glaciers lors des nombreuses glaciations du Quaternaire.
Une histoire vieille de 12 700 ans
La tourbière Joncas s’est formée en bordure nord-est de la vallée du Ruisseau des Cascades, à la suite de la fonte d’un culot de glace partiellement enfoui dans les dépôts meubles (sable et gravier) laissés par le glacier, il y a environ 12 700 ans. Ce type de dépression porte le nom de marmite glaciaire (ou kettle). Le lac qui s’est alors formé atteignait 5 à 6 mètres de profondeur.
Avec le temps, le lac s’est comblé de sédiments organiques et s’est transformé en marais. Vers 4 800 ans avant aujourd’hui, la tourbe a commencé à s’accumuler. Le site est devenu plus tard un bog (alimenté uniquement par les eaux de pluie, pauvres en minéraux). Enfin, lorsque la végétation forestière colonise la tourbe, le milieu est appelé un carr.
