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Une stratégie prometteuse pour la tortue des bois : l’élevage en captivité porte ses fruits

Une tortue des bois élevée en captivité

Crédit photo : Félicia Beaulieu

Les populations de tortues des bois (Glyptemys insculpta), une espèce désignée vulnérable au Québec et menacée au Canada, sont en déclin, principalement en raison de la perte d’habitats naturels et de la mortalité causée par des perturbations humaines. Afin de soutenir le rétablissement de cette espèce emblématique, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) a mis en place une stratégie de conservation misant sur l’élevage en captivité et la remise en liberté.

Depuis 2013, des œufs de tortues sont prélevés au Témiscouata pour être incubés artificiellement. Les jeunes tortues sont ensuite élevées pendant un à deux ans, puis relâchées dans trois rivières de la région. À ce jour, 298 jeunes tortues ont ainsi été remises en liberté.

L’équipe de recherche du professeur Marc Mazerolle, de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval, a évalué l’efficacité de cette approche. En comparant la survie des tortues élevées en captivité à celle des adultes sauvages du Témiscouata et de la Mauricie, les résultats sont encourageants : la survie des jeunes relâchées est similaire à celle des adultes du Témiscouata, et même supérieure à celle des adultes de la Mauricie.

« Nos résultats montrent que l’élevage en captivité peut offrir un réel coup de pouce aux populations de tortues des bois, notamment parce que les juvéniles ont habituellement de très faibles chances de survie en nature », souligne le professeur Marc Mazerolle. « Cela en fait une stratégie de conservation prometteuse pour les espèces à statut précaire. »

Ce projet contribue à enrichir les connaissances scientifiques sur les mesures de réintroduction d’espèces en déclin, tout en appuyant les efforts concrets pour préserver la biodiversité du Québec.

22 mai 2025