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Professeur engagé, Luc Bouthillier s'est éteint

29 juillet 2022

Celui que l'on surnommait le «forestier social» transmettait sa science avec passion. La Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique (FFGG) déplore la perte du professeur Luc Bouthillier, décédé dans la nuit du 13 au 14 juillet. Il était à l'emploi de l'Université Laval depuis plus de 40 ans et a consacré sa carrière à l'enseignement et à la recherche.  

«Luc était un professeur de cœur, de passion, mais surtout de contenu, a indiqué Nancy Gélinas, doyenne de la FFGG, très attristée. Il a allumé des étincelles dans les yeux de tous ceux et celles qui ont eu le bonheur de suivre ses cours, ses conférences, et j'en fais partie. Il est la bougie d'allumage de ma propre carrière. Sa passion pour le secteur forestier était contagieuse, sa compréhension des enjeux forestiers donnait l'envie d'en apprendre davantage. J'ai donc tenté de suivre ses pas. Figure marquante du secteur forestier, son legs est impressionnant et son nom retentira longtemps dans les murs de notre établissement et ceux du monde forestier.»

Le professeur Bouthillier a obtenu son baccalauréat en génie forestier, sa maîtrise en aménagement forestier et sylviculture et son doctorat en sciences forestières à l'Université Laval avant d'enseigner aux étudiants des trois cycles.   

Sa vaste connaissance des enjeux sociaux, politiques, économiques et environnementaux de la foresterie lui a valu le titre d'expert auprès des médias. Il a accordé de nombreuses entrevues, aussi bien sur la gestion des forêts, que sur l'industrie des pâtes et papiers, la tordeuse des bourgeons de l'épinette ou les feux de forêt.  

Le «forestier social»  

Surnommé le «forestier social» à une certaine époque dans son département, Luc Bouthillier confiait au Fil en 2018: «Je crois que nous nous dirigeons vers la formation d'une communauté de pratique où les chercheurs échangent sur leurs activités. La forêt interpelle plusieurs disciplines. Aujourd'hui, nombre de forestiers de terrain de partout se sentent assiégés alors qu'une nouvelle culture forestière, englobant les enjeux sociaux, se met en place. Ultimement, la forêt pourrait permettre de vivre des expériences interdisciplinaires encore plus poussées, en combinant la forêt et la médecine par exemple. La pression artérielle baisse lorsqu'on marche en forêt. Cette réaction physiologique varie-t-elle selon les types de forêts?» 

Le professeur Bouthillier passait d'un discours très pratique à un discours très philosophique, se rappelle pour sa part Luc Lebel, professeur titulaire à la FFGG, qui a été son étudiant. «Luc va vraiment nous manquer, c'était notre sage. Il a beaucoup travaillé avec les communautés autochtones. Il m'a confié un jour que lors d'un voyage en territoire innu, sur la Côte-Nord, on lui avait fait l'honneur de loger avec les aînés. Ils ont reconnu en lui un “esprit bon”.»

Avec reconnaissance, Luc Lebel souligne l'écoute de son collègue et ami, ses mots d'encouragement et sa bienveillance quand lui-même a joint le corps professoral. «J'en garderai le souvenir pour le reste de ma vie.»

Le professeur Bouthillier était aussi membre du Centre d'analyse des politiques publiques et de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société. 

Récemment, il a signé la préface du livre 100 ans de passion pour la forêt 1921-2021, écrit par l'historien-consultant Yves Hébert. L'ouvrage, lancé en mai, raconte l'histoire de l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec et, par le fait même, de leur formation.

Tiré de l'article de ULaval nouvelles par Alexandra Perron

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