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Les forêts québécoises en mal de diversification

29 septembre 2023

Les feux plus intenses et plus fréquents ne sont que l’un des nombreux périls qui menacent nos forêts, affectées par les changements climatiques et l’augmentation des échanges internationaux. Leur résilience passe par une nouvelle approche en aménagement.

Les gigantesques incendies qui ont ravagé différentes parties du Canada cet été ont marqué l’imaginaire. En date du 29 août, plus de 15 millions d’hectares de forêt ont brûlé, selon le Centre interservices des feux de forêt du Canada, une superficie plus grande que le Portugal et les Pays-Bas réunis. D’après le réseau World Weather Attribution, le réchauffement climatique a rendu sept fois plus probables les conditions météo extrêmes (températures élevées, faibles taux d’humidité) qui ont favorisé la propagation de ces incendies dans l’est du pays.

En règle générale, les forêts boréales se régénèrent assez bien après un feu. Cependant, les changements climatiques pourraient mettre cette capacité à l’épreuve en causant des brasiers plus intenses et surtout plus fréquents. « Prenons l’exemple d’une forêt boréale de l’Abitibi, qui subirait deux gros feux en 20 ans, dit Olivier Villemaire-Côté, professeur adjoint au Département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval. Les arbres qui ont commencé à pousser après le premier feu n’auront pas eu le temps d’arriver à leur maturité sexuelle, ce qui peut entraîner un échec de la régénération naturelle après le second feu. »

Les changements climatiques peuvent aussi augmenter la fréquence et l’intensité d’autres événements destructeurs pour les forêts, tels les grands vents et les épisodes de verglas. Par ailleurs, d’autres risques les menacent, notamment les insectes et les champignons. On a déjà vu les dommages que peuvent provoquer des insectes comme l’agrile du frêne, un coléoptère venu d’Asie, ou la maladie hollandaise de l’orme, causée par un champignon.

« On prévoit qu’entre 20 et 30 maladies ou espèces d’insectes pourraient remonter des États-Unis jusque chez nous dans les 30 prochaines années et menacer jusqu’à 40 % de nos essences d’arbre, prévient Christian Messier, professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal. Donc, ce qu’on voit avec le frêne, l’orme et le hêtre n’est que le début. »

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