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Actualités

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La recherche et l’enseignement en milieu forestier

25 juin 2021

D’ici quelques semaines, des chercheurs de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique (FFGG) et de la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval démarreront deux importants projets de recherche sur le territoire de la Forêt Montmorency. Le premier projet a pour titre Harnacher le potentiel des forêts dans la lutte contre les changements climatiques et est financé par la Fondation canadienne pour l’innovation. Le second, Sylva@21, reçoit l’appui du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

«Grâce à ces deux projets, la Forêt Montmorency deviendra agile et connectée, explique la doyenne de la FFGG, Nancy Gélinas. Elle permettra une collaboration entre différentes équipes et un meilleur accès aux outils et aux données de pointe. L’installation représentera plusieurs équipements. L’information entrera en temps réel, ce qui permettra une meilleure compréhension des écosystèmes de la forêt.»

Dans la dernière année, le comité de direction de la Forêt Montmorency s’est élargi. «On a voulu, dit-elle, faire de la place à des partenaires du campus, à la Faculté des sciences et de génie, mais aussi à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, pour la conduite de projets de recherche.»

Lire l'article complet de Yvon Larose sur ULaval nouvelles

PHOTO : Julie Moffet, Forêt Montmorency

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La spongieuse présente sur les arbres de notre campus : un insecte défoliateur sous surveillance.

22 juin 2021

Au cours des derniers jours, vous avez pu remarquer, sur notre campus, une présence inhabituelle de chenilles qui s’alimentent sur le feuillage de certains arbres, notamment les chênes rouges. Il s’agit de la spongieuse européenne, Lymantria dispar (L.), un insecte défoliateur exotique introduit accidentellement en Amérique du Nord en 1869 et qui s’est installé dans le sud du Québec autour de 1924.

Depuis près de 100 ans, les densités de populations de cet insecte fluctuent d’année en année et sont globalement relativement basses et stables. Cette situation est le résultat de nos hivers rigoureux qui, de par leurs effets néfastes sur la survie des œufs (stade hivernant de l’insecte), maintiennent les populations à des niveaux relativement bas.  Ainsi, une température de -32oC pendant une journée cause en général 100% de mortalité des œufs alors que -25oC pendant 5 jours en cause 95% et -25oC pendant une journée en cause 20%.

Lorsque nos hivers sont particulièrement cléments, comme cette année, la survie des œufs est améliorée et les populations larvaires augmentent.  C’est le phénomène que nous observons cette année sur notre campus et un peu partout au Québec car l’hiver dernier a été particulièrement favorable à la survie des œufs de spongieuse. D’autre part, les températures chaudes des mois de mai et juin derniers favorisent le développement rapide des larves et accélèrent leur taux de consommation de feuillage. Il en résulte des niveaux de défoliation importants sur certaines espèces arboricoles dont les chênes rouges, une espèce permettant une survie larvaire très élevée car la présence de composés polyphénoliques dans les feuilles de chêne rouge protège les larves contre les infections virales (facteur important de mortalité chez les larves de cet insecte).

Présentement, d’imposants cortèges de chenilles peuvent être observés sur le campus mais d’ici une à deux semaines, ces chenilles se seront transformées en chrysalides pour, par la suite, passer au stade de papillon. D’ici là, il est préférable de ne pas manipuler les chenilles sans protection (gants) car ses poils urticants peuvent causer des réactions allergènes désagréables.

Bien qu’il soit trop tard cette année pour envisager des traitements contre les chenilles, il sera pertinent de suivre les niveaux de population au printemps prochain et éventuellement appliquer les mesures de thérapie appropriées (traitement à l’insecticide biologique Btk (insecticide sécuritaire affectant uniquement les chenilles de papillon (Lépidoptère), bandes collantes sur les troncs, etc.).

En ce qui concerne les impacts des défoliations observées, certains arbres produiront éventuellement une seconde couche de feuillage cet été et certaines branches seront mortes et devront être coupées.

Des interventions devront être envisagées si les populations de l’an prochain dépassent des seuils pouvant générer un autre épisode de défoliation sévère car la survie de plusieurs arbres pourrait être compromise.

Éric Bauce, professeur-chercheur en entomologie forestière
Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique

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Migrations printanières: la réponse des oiseaux au réchauffement climatique n'est pas unidirectionnelle

04 juin 2021

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le réchauffement climatique observé au cours des dernières décennies n'a pas eu un effet unique et unidirectionnel sur les migrations printanières des oiseaux dans nos régions. La moitié des espèces aurait maintenu le même calendrier de migration. Dans l'autre moitié, le nombre d'espèces qui migrent plus tôt est comparable au nombre d'espèces qui migrent plus tard.

C'est ce que rapportent le professeur du Département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval, André Desrochers, et les étudiants-chercheurs Pierre-Alexandre Dumas, du même département, et Andra Florea, de l'UQAR, dans une prépublication diffusée sur BioRxiv

Pour faire cette démonstration, l'équipe a utilisé des données contenues dans eBird et dans ÉPOQ, deux bases de données qui rassemblent les signalements d'oiseaux effectués par des ornithologues amateurs. Leurs analyses, qui ont porté sur 152 espèces migratrices observées au Québec entre le 1er mars et le 10 juin, pour la période allant de 1970 à 2020, reposent sur quelque 3,9 millions de signalements d'oiseaux.

Les espèces étudiées ont été regroupées en trois catégories: celles qui nichent dans l'Arctique, le biome considéré comme le plus durement touché par les changements climatiques, celles dont les migrations sont relativement courtes (elles passent l'hiver au nord du golfe de Mexico), et celles faisant de longues migrations (elles passent l'hiver en Amérique centrale ou en Amérique du Sud), excluant les espèces qui nichent dans l'Arctique.

Lisez l'article complet sur Ulaval nouvelles par Jean Hamman